Un participant à notre groupe de discussion sur les soins de fin de vie (voir l’article Déposeriez-vous une demande anticipée d’AMM) a fait une suggestion intéressante pour s’assurer que nos volontés soient respectées sur le degré d’intensité désiré en cas d’hospitalisation par ambulance : placer les papiers indiquant nos volontés dans une enveloppe brune sur laquelle est inscrit « Aux ambulanciers » et coller l’enveloppe sur le mur à l’entrée de notre résidence. « Le médecin d’urgence va avoir toutes les informations nécessaires lors de l’arrivée du patient à l’urgence et va lui prodiguer les soins selon l’intensité désirée », précise Claude Rivard, médecin qui fait cette recommandation à tous ses patients soignés à domicile.
Bien entendu, nous ou nos proches pouvons remettre cette enveloppe au personnel médical si l’hospitalisation se fait sans passer par les ambulanciers.
Quels papiers ?
Selon le docteur Rivard, l’enveloppe doit contenir les papiers suivants :
· Directives médicales anticipées (si elles existent)
· Le niveau de soins désiré (feuille remplie et signée)
· Une copie de la liste des médicaments de la pharmacie
· Une photocopie de la carte RAMQ et de la carte d’hôpital.
Les Directives médicales anticipées (DMA)
Les Directives médicales anticipées (DMA) permettent de décider à l’avance l’acceptation ou le refus de cinq soins de santé même dans le cas d’inaptitude à communiquer nos choix. Ces cinq soins sont :
La réanimation cardiorespiratoire,
La ventilation assistée par un respirateur ou par tout autre support technique,
La dialyse,
L’alimentation forcée ou artificielle,
L’hydratation forcée ou artificielle.
À noter qu’il n’est pas possible d’indiquer dans les DMA notre choix sur l’aide médicale à mourir. Si nos volontés concernant ces 5 soins ont été exprimées dans d’autres documents, par exemple, dans un mandat de protection (autrefois appelé « mandat d’inaptitude »), ce sont les DMA qui auront priorité.
Deux options s’offrent à nous pour exprimer notre volonté sur ces cinq soins :
Le formulaire Directives médicales anticipées en cas d’inaptitude à consentir à des soins ;
L’acte notarié.
Pour obtenir le formulaire, vous pouvez soit téléphoner à la RAMQ (Québec : 418 646-4636 ; Montréal : 514 864-3411 ; ailleurs au Québec : 1 800 561-9749 sans frais) ou le télécharger en ligne. Le téléchargement se fait en se connectant à votre compte sur le site Web de la RAMQ (en passant par le Service d’authentification gouvernementale). Le formulaire indique déjà votre nom et numéro d’assurance maladie et contient un code-barre sur chaque page. Il est important de retourner au ministère, par courrier postal, les 6 pages complétées du formulaire, même les premières donnant les directives. Vous devez apposer vos initiales sur chaque page, signer le formulaire, le dater et faire signer deux témoins majeurs.
Lorsque votre formulaire sera enregistré au Registre des directives médicales anticipées, la RAMQ vous transmettra une confirmation d’inscription par la poste. À vous ensuite de vous assurer que vos DMA sont incluses dans votre enveloppe brune collée au mur, remises à votre médecin et à une personne de confiance parmi vos proches.
Vous pouvez aussi procéder avec votre notaire, qui s’occupera d’obtenir le formulaire, le compléter avec vous, le retourner à la RAMQ et vérifier si le tout est cohérent avec d’autres volontés que vous auriez exprimées auparavant.
Le niveau de soins désiré
L’autre formulaire à inclure dans l’enveloppe, et à remettre au personnel médical ainsi qu’à votre personne de confiance parmi vos proches, est celui concernant le niveau de soins que vous désirez obtenir en cas d’impossibilité de vous exprimer vous-mêmes. Le formulaire, à compléter soi-même, est disponible en ligne en cliquant ici. Le choix se fait entre quatre niveaux de soins :
A. Prolonger la vie par tous les soins nécessaires
B. Prolonger la vie par des soins limités
C. Assurer le confort prioritairement à prolonger la vie
D. Assurer le confort uniquement sans viser à prolonger la vie
Le docteur Rivard recommande d’inscrire sur cette feuille que si jamais vous étiez en situation de fin de vie et inapte, vous refusez d’emblée tous les soins actifs et exigez d’avoir une sédation palliative.
