« Depuis 2020, 41 détenus purgeant une peine fédérale — de deux ans et plus — ont demandé l’aide médicale à mourir, révèlent des données obtenues par Les Coops de l’information auprès de Service correctionnel Canada. Seulement 11 d’entre eux l’ont reçue. C’est donc dire qu’environ 75 % des demandes n’ont pas abouti. Dans la population générale, le taux de demandes qui n’aboutissent pas tourne plutôt autour de 4 %, selon les données de Santé Canada. »
C’est ce que révèle l’article de Patricia Rainville publié dans Le Soleil le 10 février 2025. En prison, le processus d’aide médicale à mourir est le même qu’à l’extérieur des murs. Deux des 11 cas où l’AMM a été administrée s’est déroulée derrière les barreaux, les autres à l’hôpital. Aucune donnée n’existe cependant sur les raisons des autres demandes qui n’ont pas abouti à l’AMM.
Selon la criminologue Maria Mourani, cette situation n’est pas étonnante puisque « la prévalence de personnes ayant des problèmes de santé mentale est plus grande dans les établissements carcéraux que dans la population générale, ajoute la criminologue. Des détenus peuvent donc faire des demandes pour avoir l’aide médicale à mourir, mais ne répondent pas aux critères permettant une éligibilité. » De plus, le vieillissement de la population fait également son œuvre dans les pénitenciers. Aucune demande n’a été formulée dans les prisons provinciales, où les peines sont de deux ans moins un jour.
